Django Reinhardt : nouvelles photos inédites depuis 1947 !

Django Reinhardt et son frère Joseph jouent au Jimmy's bar au milieu des tables en décembre 1947.

C’est une découverte extraordinaire : j’ai le plaisir de vous présenter en exclusivité des photos de Django Reinhardt totalement inédites, jamais vues depuis 1947. Merci à Guillaume Dambier pour ce partage.

Une piste pour des photos inconnues de Django

Elles ont pu être mises au jour le mois dernier après une demande auprès du fils du photographe Georges Dambier via le site dédié à son oeuvre... Cette enquête faisait suite à une information collectée grâce à Daniel Richard dans le cadre de ses recherches sur Eddie et Nicole Barclay. Elles lui ont permit d’identifier l’auteur d’un cliché connu de Django Reinhardt. En remontant le fil à partir de là et en recoupant avec une autre mention figurant sur un cliché déjà publié sur ce site, ces photos ont pu être retrouvées dans les archives de M. Dambier dont elles ne sont pas sorties depuis 77 ans !

Elles auraient été prises au Jimmy’s en décembre 1947. La photo ci-dessous où le premier fils de Django est présent ne serait peut-être pas prise le même jour. Peu d’éléments subsistent pour une datation et une location précise mais toute nouvelle information sera mise à jour.

Django et son fils Lousson à la guitare au Jimmy's Dec 47
Django Reinhardt à droite et son fils Lousson au centre avec un inconnu. © Georges Dambier

Des photos inédites… et une guitare jamais vue !

Quel plaisir de s’imaginer à la place des convives de cette soirée. Ils ont eu droit à un concert privé de Django accompagné de son frère Joseph alias « Nin-Nin ». Ce dernier semble jouer sur une guitare aux éclisses en érable ondé voire pommelé qui pourrait être une Di Mauro si l’on en juge par la forme de la tête, caractéristique.

En revanche, Django joue pour sa part sur un modèle jamais vu et a priori totalement inconnu des experts ès guitares djangoesques ou copies Selmer Maccaferri. Autrement dit : on n’a jamais vu de documents figurant Django Reinhardt jouant dessus, ni personne d’autre ! Un instrument rare en soi.

Les 3 experts consultés lors de la rédaction de cet article n’ont pas pu l’identifier. Bien que la plaque de protection ou la rosace puisse évoquer Busato à certains, la forme particulière de la tête ne correspond pas à celles fabriquées par le luthier, que ce soit les archtop ou les copies Selmer. Idem pour Sonora et Buccolo, a priori. On peut cependant remarquer la présence d’un micro monté sur la guitare, très proche de ceux que pouvait installer Busato à cette période ou après. La présence de repères de touches rectangulaires encore très peu communs est également une caractéristique notable.

Une chose est sûre : si jamais cette guitare a appartenu à Django, il ne l’a pas conservé longtemps. Ce fut le cas de toutes ses guitares à part une maigre poignée, notamment sa fameuse Selmer 503 léguée par sa veuve Naguine au musée de la musique de Paris ou sa Busato conservée par Alain Antonietto.

Après la découverte récente de la Chouette d’Or, avis donc aux guitarologues : la chasse de la mystérieuse guitare blanche est ouverte !

Django Reinhardt et son frère Joseph jouent au Jimmy's bar au milieu des tables en décembre 1947.
Django Reinhardt et son frère Joseph jouent au Jimmy’s en décembre 1947 avec un invité mystère au « tam-tam de table » à droite. © Georges Dambier

This is an extraordinary discovery: I have the pleasure of exclusively presenting never-before-seen photos of Django Reinhardt, unseen since 1947. Thanks to Guillaume Dambier for sharing them.

A promising lead for previously unseen Django Reinhardt photos

They were uncovered last month after a request was made to the son of photographer Georges Dambier via the website dedicated to his work. This investigation followed information collected thanks to Daniel Richard as part of his research on Eddie and Nicole Barclay, which allowed him to identify the author of a well-known photo of Django Reinhardt. By tracing the thread from there, these photos were found in archives, where they had remained for 77 years!

They are believed to have been taken at the Jimmy’s bar in December 1947. Though, the photo featuring Django’s first son Lousson is present and (playing the guitar), may not have been taken on the same day than the two others. Few details remain for precise dating and location, but any new information will be updated.

Previously unseen pictures… with an previously unseen guitar!

Just imagine the joy of being seated amlong the guests that evening. They were treated to a private concert by Django, accompanied by his brother Joseph, also known as ‘Nin-Nin.’ The latter appears to be playing a guitar with flamed or quilted maple sides, which could be a Di Mauro judging by the distinctive shape of the headstock.

Django, on the other hand, is playing a model never before seen and, at first glance, entirely unknown to experts on Django-style or Selmer Maccaferri replicas guitars. In other words, no one has ever seen Django Reinhardt playing it, nor anyone else! A rare instrument indeed.

The 3 experts consulted during the writing of this article were unable to identify it. The pickguard or the soundhole could suggest Busato, but the distinctive shape of the headstock does not match those made by the luthier, whether it be the Archtop models or the Selmer replicas. The same goes seemingly for Sonora and Buccolo. We can spot a pick-up on the guitar, ressembling those Busato would mount at this era or after. Another noticeable feature is the use of rectangular dot marks on the fretboard.

One thing is sure: if this guitar ever belonged to Django Reinhardt, he didn’t keep it for long. This was the case with all his guitars, except for a small handful, notably his famous Selmer 503, bequeathed by his widow Naguine to the Musée de la Musique in Paris, or his Busato, given to Alain Antonietto by one of Django’s sister.

After the recent discovery of the french « Chouette d’or » (« Golden Owl »), here is a new challenge, this time for guitar enthusiasts: the hunt for the mysterious white guitar is on! »

Django Reinhardt et son frère Joseph jouent au Jimmy's bar au milieu des tables en décembre 1947.
Django et son frère Joseph alias « Nin-Nin » jouent au milieu des tables du Jimmy’s. Django semble jouer un accord F6sus2(#11), à moins que ce ne soit un Bm#5/F ou tout simplement un Sol majeur basse de Fa… © Georges Dambier

Les 3 dernières séances d’enregistrements de Django Reinhardt rééditées en vinyle et en streaming chez Decca Records

Photo de la couverture et du disque Vinyle 33T Django Reinhardt "The last Be-Bop sessions" (P) & (C) 2024 Decca Records France

J’ai eu le plaisir de réaliser cette compilation pour Decca Records France. Elle sera disponible à partir du 27 septembre 2024 sur la plupart des plateformes de streaming mais surtout en vinyle 33 Tours avec une superbe travail graphique de Jean-Luc Barilla.

Elle sera disponible en magasin dans les pays suivants : France, Nederlands, Belgique, Deutschland, Österreich, USA, New-Zealand, Italia, Grèce Ελλάδα, Suisse, Canada, Polska, Taiwan 臺灣.

Montage de plusieurs images de la couverture, du dos et des rondelles du disque vinyle "The last Be-Bop sessions" de Django Reinhardt.
Vinyle 33T Django Reinhardt « The last Be-Bop sessions » (P) & (C) 2024 Decca Records France

Des terrasses de café aux bals musette, des clubs de jazz aux plus prestigieuses scènes d’Europe et d’Amérique, Django Reinhardt n’aura cessé d’éblouir le monde avec sa guitare.

Les titres ici réunis et remasterisés à partir des bandes originales constituent une des plus belles preuves du génie et de l’extraordinaire faculté d’adaptation du guitariste, probablement le seul jazzman à avoir évolué si brillamment du swing au be-bop sans jamais compromettre son identité artistique.

Entouré de la première génération de boppers français, mis en valeur par des techniques d’enregistrement modernes et un son de guitare amplifiée parfaitement maîtrisé, Django Reinhardt atteint son apogée comme improvisateur, virtuose et compositeur : explorations personnelles du blues (Deccaphonie), compositions avant-gardistes (Anouman), relectures bop de standards (Fine and Dandy, Crazy Rhythm…), chansons françaises (Le soir, Chez moi…) et classiques comme Nuages ou Manoir de mes rêves qui tiennent du chef d’oeuvre.

La gloire lui tendait à nouveau les bras grâce aux séances Blue Star de mars 1953, produites par Eddie Barclay à la demande de Norman Granz qui souhaitait le convier aux USA et l’intégrer aux mythiques tournées Jazz at the Philharmonic. Hélas, il décèdera peu après ces enregistrements, à 43 ans.

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I had the pleasure of making this compilation for Decca Records France. It will be available from September 27 (October 4th in the USA), 2024 on most streaming platforms but especially in 33 Tours vinyl with a superb graphic work by Jean-Luc Barilla.

It will be available in stores in the following countries: France, Nederlands, Belgique, Deutschland, Österreich, USA, New-Zealand, Italia, Grèce Ελλάδα, Suisse, Canada, Polska, Taiwan 臺灣.

From café terraces to musette ballrooms, jazz clubs to the most prestigious stages in Europe and America, Django Reinhardt has never ceased to dazzle the world with his guitar.

Although less familiar to the general audience, the tracks gathered and remastered here are among the finest proofs of the guitarist’s genius and extraordinary adaptability, probably the only jazzman to have evolved so brilliantly from swing to be-bop without ever compromising his artistic identity.

Backed by the first generation of French boppers, benefiting from modern recording techniques and a perfectly mastered amplified guitar sound, Django Reinhardt reached his peak as an improviser, virtuoso and composer : personal explorations of the blues (Deccaphonie), avant-garde compositions (Anouman), bop interpretations standards (Fine and Dandy, Crazy Rhythm…), french songs (Le soir, Chez moi…) and his own standards like Nuages or Manoir de mes rêves which are masterpieces.

Glory was once again reaching out to him thanks to the Blue Star sessions of March 1953, produced by Eddie Barclay at the request of Norman Granz who intended to bring him to the USA in oprder to join the legendary Jazz at the Philharmonic tours. Alas, he will pass away shortly after these recordings at 43.

Une guitare jouée par Django Reinhardt aux enchères…

Montage photo avec à gauche Django Reinhardt jouant une guitare Levin et à droite, cette même guitare prise récemment en photo.

Vous avez sûrement déjà vu cette sublime série de photos de Django Reinhardt prise à New York lors de sa tournée en 1946 au sein de l’orchestre de Duke Ellington ? On peut y voir Django Reinhardt poser ses mains sur une guitare Levin De Luxe, prêtée pour l’occasion par Fred Guy, guitariste alors attitré de Duke Ellington.

DJANGO REINHARDT (1910-1953). Belgian jazz musician. At the Aquarium in New York City. Photograph by William P. Gottlieb, © 1946.

Mise en vente à plusieurs reprises ces dernières décennies, cette guitare fabriquée aux alentours de 1938 a été proposée à nouveau aux enchères via le site propstoreauction.com mais n’a pas réussi à partir, en tout cas pas au tarif souhaité par le vendeur qui a préféré annuler la vente. Peut-être que le prix de réserve élevé (autour de 70 000 livres anglaises) a dissuadé les amateurs d’acquérir une guitare n’ayant jamais appartenu à Django. Le prix était pourtant monté aux alentours de 65 000 livres…

Quels médiators jouait Django Reinhardt ?

Photo d'une boîte à bijou contenant un mediator en écaille de tortue ayant appartenu à Django Reinhardt

Le médiator ( aussi dénommé mediateur, plectre, plume…) est un objet de tourment et de fantasme permanent chez les guitaristes, trop souvent envisagé comme un Graal qui ouvrirait instantanément les portes de la virtuosité.

C’est en tout cas l’espoir secret de beaucoup d’entre eux et les amateurs de jazz manouche ne font pas exception. On se souvient du raz-de-marée de médiators Dunlop Tortex violets qui a submergé la communauté jazz manouche après que de fébriles scrutateurs l’aient repéré sous les doigts de Biréli Lagrène lors de la publication en 2004 du DVD culte, « Live à Vienne ». L’on n’ose alors imaginer les réactions à la découverte des plectres du grand Django Reinhardt. Roulement de tambour… La fébrilité et les coulées de sueurs s’installent.

Grâce à quelques saintes reliques et témoignages, tentons de trouver une réponse à cette question existentielle.

Il existe une constante en jazz manouche pour le choix du médiator, à savoir : disposer d’un plectre suffisamment rigide pour qu’il ne plie pas. En dehors de cela, vous lirez ou entendrez énormément d’avis différents, principalement motivés par des ressentis, croyances ou considérations commerciales diverses. Pour faire le point et lever certains mythes, vous pourrez d’ailleurs bientôt lire ici un article à ce sujet. Mais alors ? Que pouvait donc bien utiliser Django Reinhardt ?

Jusqu’à l’arrivée des médiators en matière synthétique au courant du 20e siècle (PVC, nylon…), la plupart des plectres étaient fabriqués en écaille de tortue ou en corne. La bakélite, un plastique aux composants naturels, pouvait être utilisée à l’occasion. L’écaille de tortue a cependant l’avantage de produire un son clair, équilibré et puissant tout en absorbant la transpiration, ce qui favorise sa tenue et réduit les glissements. Aujourd’hui quasiment interdit à la vente, cette matière était à l’époque de Django onéreuse mais courante.

Comme tous les musiciens de son temps, Django utilisait ce type de médiator. Il jouait sur une guitare acoustique, non amplifiée, dans un contexte de danse ou entouré d’instruments très sonores comme l’accordéon ou le violon. Il avait par conséquent besoin d’un médiator rigide, ne pliant pas, afin d’exploiter au maximum les possibilités acoustiques de sa guitare.

Plusieurs témoignages issus de sa famille ou de ses contemporains musiciens rapportent qu’il s’était déjà fabriqué des médiators. C’est plus que probable car de nombreux guitaristes (en particulier manouches) en font autant. On sait de plus que Django était très habile de ses mains pour toutes sortes d’activités.

Selon certains témoignages, faute de médiator, Django aurait même joué avec une dent de peigne pendant plusieurs jours durant un engagement sur la côte normande ! Quelques boutons en corne, provenant de veston ou de pantalons, ont paraît-il fait l’affaire plusieurs fois. Toujours est-il que plusieurs reliques subsistent aujourd’hui.

La première relique fut conservée par l’historien et Djangologiste Alain Antonietto. Elle lui fut léguée par Sara « Tsanga », une des soeurs de Django Reinhardt. Ce plectre finement décoré a probablement été fabriqué à partir d’une boîte, d’un peigne ou d’un accessoire. La présence de deux petits trous, sans aucune utilité sur un médiator, laisse penser qu’il s’agit de récupération. La couleur de l’écaille est a priori claire (ou « blonde ») et la pointe est légèrement abîmée par un éclat manquant.

Il est intéressant de signaler que selon Alain Cola (créateur des guitares Dell’Arte), Roger Chaput en possédait un similaire. Chaput, ancien pompiste du Hot Club de France, s’en servait sur une guitare classique à cordes nylon. Lorsqu’ Alain Cola demanda un jour à Chaput où il avait acheté ce plectre, ce dernier répondit : « C’est un médiator « à la Django » « .

1. Un médiator ayant appartenu à Django Reinhardt /Collection Alain Antonietto

Le second médiator de Django dont nous avons connaissance est très intéressant car il fut conservé par Stéphane Grappelli en personne avant qu’il ne l’offre à Martin Taylor. On remarque sur une video (vers 6’30) que ce médiator a été recollé (Martin Taylor le compare d’ailleurs à un coeur brisé). Outre une épaisseur visiblement généreuse et une apparence rustique voire « fait maison », l’élément le plus notable est sa conception à trois pointes. Chacune des extrémités présente une usure ou une taille différente. Ces pointes ont-elles été façonnées à dessein, avec des profils spécifiques pour le solo ou pour l’accompagnement ? Le fait d’avoir trois pointes permettait en tout cas de prolonger la durée de vie du plectre qui n’en dispose la plupart du temps que d’une seule.

Photo d'un médiator recollé ayant appartenu à Django Reinhardt,.
2. Médiator de Django Reinhardt transmis par Stéphane Grappelli à Martin Taylor.

Clôturons le tryptique avec ce troisième exemple dont la marque Manouche Picks propose des reproductions disponibles à la vente. A en croire les dimensions annoncées, ce médiator de Django Reinhardt tiendrait plus du bouton de veston que du médiator : il est très épais (au moins 4mm) et assez petit (27 x 28mm). Jokko Santing, fondateur de Manouche Picks donne quelques éclairages intéressants sur l’origine de ce médiator. Lullo Reinhardt avait hérité de l’original et le confia à Jokko pour en produire une copie. Celui-ci précise qu’il a en fait pu observer non pas un mais deux médiators originaux ! Leur authenticité lui a été confirmé par plusieurs membres directs de la famille de Django.

Photo sur fond blanc de la copie d'un médiator ayant appartenu à Django Reinhardt. la couleur translucide et tachetée évoque l'écaille de tortue.
3. Reproduction d’un médiator ayant appartenu à Django Reinhardt / Manouche Picks

A la vue de ces trois spécimens, un faisceau d’indices pointe donc vers un recours régulier à un plectre d’une épaisseur minimale d’environ 1,2 / 1,5 mm et pouvant aller jusque 4 mm. Cette épaisseur pouvait toutefois être encore plus conséquente, selon ce que Django avait sous la main !

Hommage à Doudou Cuillerier

Nous avons appris il y a quelques semaines la disparition précoce de Philippe « Doudou » Cuillerier suite à « une longue maladie ». C’est un personnage important de la galaxie Django qui s’en est allé : passeur, éducateur, animateur, créateur, formateur… Laissons la parole à Francis Couvreux qui l ‘a bien connu et a accepté que soit publié ici son bel hommage.

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Nous vivons et nous mourons sans savoir pourquoi. Doudou vient de nous quitter, emporté par le crabe à l’âge de 62 ans. Tous ceux, amis, musiciens qui ont eu la chance de côtoyer cette belle âme sont tristes. Je m’associe à la peine de sa famille, à celle de Victorine Martin, sa compagne.

Né en 1961 dans une famille de musiciens, Doudou a commencé par la guitare picking style Dadi avant d s’enthousiasmer pour la guitare jazz et la musique de Django. Dès 1984, on le voit faire ses classes aux côtés d’Angélo Debarre. Son drive impeccable en fait rapidement un accompagnateur très recherché. Il se produit et enregistre avec tous les cadors du style : Angélo, bien sûr, mais aussi Romane, Babik Reinhardt, Rodolphe Raffali, Tchavolo Schmitt, Christophe Lartilleux (Latcho Drom mais aussi Aman Michto avec deux musiciens nord africains), Patrick Saussois, Christian Escoudé, Lemmy Constantine, Ludovic Beier… Au début des années 90, Doudou fonde avec le guitariste Max Robin, le Fernando Jazz gang, formation qui met aussi en avant ses talents de chanteur ; sur fond de jazz gitano parisien pointe un crooner avec des accents à la Michel Legrand. En 94 le groupe enregistre un album qui deviendra une référence pour beaucoup d’aficionados, faisant connaitre à pas mal de monde les belles chansons en romanès de Schnuckenack Reinhardt ( Fuli tschaï, O letschto gurgo, Tu Djaial..). C’est à cette époque que je l’ai connu en programmant Le Fernando jazz gang à St Julien les villas (10) ; un homme d’une infinie gentillesse, humble, généreux, aimant plaisanter, bref très sympathique, que j’aurai chaque fois le même plaisir à retrouver lors de nombreux concerts mais aussi régulièrement sur l’ile du berceau, lors du festival de Samois.

Pionnier de la promotion de ce swing dit manouche, à une époque où il n’était pas encore à la mode, grand connaisseur de cette musique, Doudou a participé à la création de « French guitar », revue fondée par Romane, avant de diriger lui-même un petit bulletin « L’Echo des cuillères », tout ceci avant internet. N’oublions pas non plus ses talents de pédagogue (il donna des stages de guitare manouche dans tout l’hexagone).

Doudou a monté par la suite « Doudou swing », trio composé de Victorine Martin à la guitare et Antonio Licusati à la contrebasse (et parfois des invités) avec lequel il enregistra deux disques chez Frémeaux, qui font la part belle aux chansons (Doudou en a toujours écrit et il aime chanter, faire swinguer les textes avec légèreté et un ton frais, personnel) dont un destiné aux enfants « Monsieur Django et Mme Swing » (Doudou a toujours eu un feeling particulier avec les gosses). Ces dernières années il faisait partie du bien nommé Django all stars (Samson Schmitt, Ludovic Beier, Pierre Blanchard, Antonio Licusati), formation top niveau invitée chaque année aux Etas Unis. Il venait d’enregistrer « Django 70 » avec Ludo Beier et Antonio Licusati. Latcho drom mon Doudou ; tu seras toujours dans nos cœurs.

Francis Couvreux

Le guitariste et chanteur Doudou Cuillerier

We learned a few weeks ago about the premature passing of Philippe « Doudou » Cuillerier following « a long illness. » He was an important figure in the Django universe: a facilitator, educator, entertainer, creator, and instructor. Let’s hear from Francis Couvreux, who knew him well and has allowed his beautiful tribute to be published here.


We live and die without knowing why. Doudou has just left us, taken by cancer at the age of 62. All those friends and musicians who had the chance to know this beautiful soul are saddened. I share the grief with his family and his partner, Victorine Martin.

A pioneer in promoting this so-called gypsy swing at a time when it was not yet in vogue, a great connoisseur of this music, Doudou was involved in the creation of « French guitar, » a magazine founded by Romane, before running his own small newsletter « L’Echo des cuillères, » all this before the internet era. Let’s not forget his pedagogical talents (he conducted gypsy guitar workshops throughout the country).

Born in 1961 into a family of musicians, Doudou started with guitar picking in the Dadi style before becoming enthusiastic about jazz guitar and Django’s music. Since 1984, he was seen honing his skills alongside Angélo Debarre. His impeccable drive quickly made him a highly sought-after accompanist. He performed and recorded with all the top players in the style: Angélo, of course, but also Romane, Babik Reinhardt, Rodolphe Raffali, Tchavolo Schmitt, Christophe Lartilleux (Latcho Drom but also Aman Michto with two North African musicians), Patrick Saussois, Christian Escoudé, Lemmy Constantine, Ludovic Beier… In the early ’90s, Doudou founded the Fernando Jazz Gang with guitarist Max Robin, a band that also showcased his singing talents; amid Parisian gypsy jazz, a crooner emerged with shades of Michel Legrand. In 1994, the group recorded an album that became a reference for many aficionados, introducing a lot of people to the beautiful Romanes songs of Schnuckenack Reinhardt (Fuli tschaï, O letschto gurgo, Tu Djaial…). It was during this time that I got to know him when I programmed Le Fernando Jazz Gang in St Julien les villas (10); a man of infinite kindness, humble, generous, and fond of jokes – in short, very friendly, and I always had the same pleasure of meeting him at numerous concerts and regularly on L’île du berceau during the Samois festival.

Later, Doudou formed « Doudou swing, » a trio composed of Victorine Martin on guitar and Antonio Licusati on double bass (and sometimes guests) with whom he recorded two albums for Frémeaux, which highlighted the songs (Doudou has always been a songwriter, and he loves singing, infusing the lyrics with lightness and a fresh, personal touch), including one for children titled « Monsieur Django et Mme Swing » (Doudou always had a special connection with kids). In recent years, he was part of the aptly named Django all stars (Samson Schmitt, Ludovic Beier, Pierre Blanchard, Antonio Licusati), a top-level ensemble invited every year to the United States. He had just recorded « Django 70 » with Ludo Beier and Antonio Licusati. Latcho drom my Doudou; you will always be in our hearts.

Nouvelle photo « inédite » de Django Reinhardt

Photo de Django Reinhardt habillé en Matelot sur scène dans un cabaret avec son frère, Louis Vola et Roger Chaput en 1931 à Cannes
Photo parue dans Comoedia le 4 septembre 1931

L’émérite musicien, historien et musicologue de Jazz, Philippe Baudoin, vient de partager cette photo rare de Django Reinhardt. Exhumée après 92 ans, elle fut prise en 1931 à Cannes, au cabaret « La boîte à matelots » pour un article dans la revue Comoedia. On peut y voir de gauche à droite : Django Reinhardt (sur la fameuse guitare à double pan coupé Gomez Ramirez, hébergée au musée de la musique de Paris), Louis Vola (probablement car mentionné sur la photo mais peu reconnaissable ), Joseph « Nin-Nin » Reinhardt et Roger Chaput selon toute vraisemblance.

Outre sa nouveauté, l’intérêt de cette photo est de représenter Django Reinhardt au moment de sa vie où il découvre vraiment le jazz. Ce tournant décisif se produit grâce à une séance d’écoute de disque impromptue lors de sa rencontre avec le peintre et photographe Emile Savitry à Toulon. Django entendit Louis Armstrong, Duke Ellington… Le choc esthétique fut si grand qu’il prit sa tête dans ses mains et se mit à pleurer.

The emeritus jazz musician, historian and musicologist Philippe Baudoin, has just shared this 1931 photo, taken in Cannes at the cabaret « La boîte à matelots ». Unveiled after 92 years, we can see from left to right: Django Reinhardt (playing the famous double cut-away Gomez Ramirez guitar, housed at the Musée de la musique de Paris), Louis Vola (mentioned in the photo but not very recognizable), Joseph « Nin-Nin » Reinhardt and Roger Chaput (in all likelihood). This photo was to be published in Comoedia, september 4, 1931.

Besides its novelty, the interest of this photo lies in its capture of Django Reinhardt at the time of his life when he really discovered jazz, thanks to an impromptu record listening session during his meeting with the painter and photographer Emile Savitry, in Toulon.

Les nouveaux albums jazz manouche à paraître en 2023

Les amateurs de musique acoustique et de jazz manouche vont être servis en 2023, avec une avalanche de sorties par des artistes majeurs. En gros : cà va être un Noël prolongé et il y a fort à parier que vous trouviez votre bonheur parmi ce panel d’artistes !

Biréli Lagrène

Commençons par Biréli Lagrène qui, après l’excellent Solo suites paru en mai dernier, vient d’enregistrer avec la formation mythique du « Gypsy Trio ». Aux côtés de Diego Imbert et Hono Winterstein, le guitariste ré-interprète avec fraîcheur des compositions de Loulou Gasté. La sortie de Biréli Lagrène plays Loulou Gasté est prévue pour juin 2023. Elle va sans aucun doute susciter l’intérêt d’une grande partie de la communauté et au-délà…

Photo (c) Hono Winterstein

Steven Reinhardt et Angelo Debarre

Une autre équipe de choc, « familiale », menée par le virtuose Angelo Debarre et son neveu Steven Reinhardt, vient également de mettre en boîte un album. Ce projet est à paraître prochainement avec une équipe de haut vol : Benji Winterstein, Alban Chappelle, Thierry Chanteloup et Costel Nitescu. Ce disque a été pensé comme un hommage à Jean Coussantier, grand-père d’Angelo Debarre et artiste émérite.

Romane et Daniel John Martin

L’élégant duo composé de Romane et Daniel John Martin, poursuit sa collaboration avec un nouvel opus intitulé Papillons. L’inoubliable MC des jams des « Petits Joueurs », Daniel John Martin propose une série de compositions originales aux côté de Romane, pionnier du revival jazz manouche des années 90 et mélodiste raffiné qu’on ne présente plus.

Vous en voulez encore ?

Génération Django : Sébastien Giniaux, Romain Vuillemin, Fanou Torracinta, Edouard Pennes…

Aller, comme si tout cela ne suffisait pas, un projet « Django with strings » vient d’être enregistré avec une brochette de talents tout aussi impressionnante. Nous parlons là de Sébastien Giniaux, Fanou Torracinta et Romain Vuillemin aux guitares solos, accompagnés d’Edouard Pennes, Julien Cattiaux et un quatuor à cordes mené par Jules Dussap sur des arrangements d’une grande finesse…

Avec tous ces beaux projets, l’année 2023 s’annonce plutôt pas mal !

Biréli Lagrène

Let’s start with Biréli Lagrène who, after the excellent « Solo suites » released last May, has just recorded with the mythical formation of the « Gypsy Trio ». Alongside Diego Imbert and Hono Winterstein, the guitarist proposes his own rendition of compositions by Loulou Gasté. The release of « Biréli Lagrène plays Loulou Gasté » is scheduled for spring 2023. It will undoubtedly arouse the interest of a large part of the community and beyond.

Steven Reinhardt et Angelo Debarre

Another shock team , a « family » team, led by virtuoso Angelo Debarre and his nephew Steven Reinhardt, has also just recorded an album to be released soon with a high-profile line-up : Benji Winterstein, Alban Chappelle, Thierry Chanteloup and Costel Nitescu. This record has been conceived as a tribute to Jean Coussantier, grandfather of Angelo Debarre and talented artist.

Romane et Daniel John Martin

The elegant Romane and Daniel John Martin duo pursues its collaboration with a new opus called « Papillons » (Butterflies). Daniel John Martin, the unforgettable MC of « Les petits joueurs » jam sessions, brings original compositions to be played alongside Romane, pionneer of the 1990’s gypsy jazz revival and a fine melodist that needs no introduction.

Sébastien Giniaux, Romain Vuillemin, Fanou Torracinta

And as if all that was not enough, a « Django with strings » (final name will soon be revealed) project has just been recorded with a bunch of equally impressive talents: Sébastien Giniaux, Fanou Torracinta and Romain Vuillemin on solo guitars, backed up by Edouard Pennes, Julien Cattiaux, and a string quartet lead by Jules Dussap on fine arrangements…

No doubt that with all these exciting projects, 2023 is going to be rather cool!

« Miri Chterna », le nouvel album de Tchavolo Schmitt.

portrait de Tchavolo Schmitt avec une gapette sur la pochette de son disque Miri Chterna

L’inénarrable Charles « Tchavolo » Schmitt est de retour dans les bacs et sur les plateformes avec un nouvel opus, Miri Chterna.

Fils du vent s’il en est (le mot « bohème » est-il assez fort pour Tchavolo ?), l’alsacien compte une douzaine d’albums à son actif, en son nom ou en collaboration, dont le fameux Miri Familia paru en 2001 chez Djaz. Miri familia, Miri chterna… un petit air de cousinade flotterai-il dans l’air ? Après « Mélancolies d’un soir » avec Samy Daussat en 2014, Tchavolo reste fidèle à sa marque de fabrique : un style sec, incisif, épuré et viril, au swing implacable.

Cet album a été orchestré au pied levé par Edouard Pennes autour d’un concert au Duc des Lombards avec Tchavolo. Tchavolo l’insaisissable est dans les parages ? Pourquoi ne pas faire un beau disque ? Edouard Pennes est heureux membre et producteur du collectif Paris Swing. Il oeuvre également depuis de longues années au sein du RP Quartet. Guitariste redoutable qui n’a rien à envier aux cadors du style, c’est à la contrebasse qu’il accompagne ici Tchavolo. La guitare rythmique est pour sa part tenue par Julien Cattiaux, un « pompiste » de plus en plus sollicité. La section rythmique fournit un accompagnement idéal, engagé et à la précision chirurgicale.

Pour Miri Chterna ( « Mon étoile » en langue Sinti) Tchavolo Schmitt n’a certes pas choisi le répertoire le plus original mais tout simplement celui qui lui ressemble, sa marque de fabrique pour ainsi dire. A regarder la liste des titres, tout bon aficionado du swing manouche sait d’ailleurs immédiatement de qui l’on parle ! « Seul ce soir », « The Sheik of Araby », « Them There Eyes », « Coucou », « J’attendrai »… Bref, vous avez compris.

A l’image de son album culte Miri Familia évoqué plus haut, la prise de son du disque est très directe et naturelle. Elle met en valeur le son des guitares, de la contrebasse, des cordes (un joli quatuor vient planer sur « J’attendrai ») mais aussi de la clarinette de César Poirier (« It Had to Be You », « Them There eyes ») ou du piano de Bastien Brison (« September Song », « Billets doux »).

A vrai dire, on écoute pas Tchavolo pour de l’innovation permanente ou des harmonies sophistiquées, comme on irait goûter de la cuisine moléculaire (Le dernier Bireli Lagrène « Solo suites », par exemple, serait davantage dans cet esprit). Non, mais même si le civet de la grand-mère a toujours le même goût, c’est fou de voir à quel point il demeure savoureux et sans aucun égal. Tchavolo s’écoute un peu comme on écouterait un bluesman authentique : plus que les mots ou les notes, c’est l’esprit (ce swing électrique) qui touche l’auditeur et lui imprime sa marque, même une fois que la musique s’arrête de jouer.

Miri Chterna aura donc sa place dans votre discothèque, a fortiori si vous n’avez encore aucun album de Tchavolo.

Nouvel album de Bireli Lagrène : « Solo Suites »

Photo du cd "Solo SUites" par Bireli Lagrene

Biréli Lagrène vient de publier, le 5 mai dernier, un somptueux album* : « Solo Suites« . Un recueil d’improvisations en solo qui replacent la barre très, très haut… En bref : Attachez-les ceintures et sortez les mouchoirs.

Où s’arrêtera Bireli ? Prodige de la guitare, qu’il apprivoisait déjà avant même d’avoir fini d’apprendre à parler, il a poussé son cursus de Djangologie jusqu’au plus hautes sphères d’où il domine toujours, devenu sans doute le plus brillant héritier du génial manouche.

Sa rencontre en 1985 puis sa collaboration avec Jaco Pastorius (un autre génie) ont élargi ses horizons à un âge où sa vie de musicien, qui se comptait pourtant déjà en années, était en pleine construction. En s’affranchissant d’un héritage aussi fort (et peut-être parfois pesant), Bireli Lagrène a pu multiplier les rencontres et continuer à bâtir un parcours librement, du jazz post-bop au jazz fusion en passant par le métal et des retours fréquents à ses premières amours Reinhardtiennes.

A 55 ans, Bireli propose donc un second album en solo intégral. On se rappelle de « To Bi or not to Bi« , paru chez Dreyfus en 2006 et qui regroupait du matériel live. Ici, sur 17 titres, à l’exception de deux ou trois titres en re-recording et une chanson avec sa fille Zoé au chant, le « boss » s’est retrouvé en totale liberté et sans filets. Dans une interview donnée à France 2 pour l’émission « Télé-Matin », le guitariste confiait qu’il était entré en studio vierge de tout programme, avec juste ce qu’il faut de trames pour donner libre cours a ses talents hors-normes d’improvisateur. Autant dire que le résultat est à la hauteur des attentes.

On savait l’intéressé familier de l’exercice solo sur scène depuis ses débuts mais le corpus proposé ici témoigne riche d’une somme de travail et d’influences qui ont jalonné la carrière de l’artiste. La maturité de la symbiose entre lyrisme et virtuosité frappe dès les premières minutes de ce « Solo Suites » : un album dense et généreux qui saisit autant par l’intensité et la profondeur de son propos que par sa haute maîtrise d’exécution. Les pièces groovy ou techniques sont étourdissantes et les ballades sont poignantes. Une belle réussite.

* Bireli Lagrène « Solo Suites » (P) 2022 PeeWee! / SOCADISC

Biréli Lagrène has just published, on May 5, a sumptuous album*: « Solo Suites ». This collection of solo improvisations set the bar very, very high… In short: Fasten your belts and take out your handkerchiefs.

Where will Bireli stop? A true guitar prodigy, he was already taming the instrument before he had even finished learning to speak. Bireli pushed his Djangology curriculum to the highest spheres from where he still dominates, undoubtlessly becoming the most brilliant heir of the gypsy genius.

His meeting in 1985 and his collaboration with Jaco Pastorius (another genius) broadened his horizons at an age when his life as a musician, which was already started for several years, was in full construction. By freeing himself from such a strong (and perhaps sometimes heavy) heritage, Bireli Lagrène was able to multiply artistic encounters or collaborations and continue to build his path freely, from post-bop jazz to fusion jazz to metal with frequent come-backs to his first Reinhardtish loves.

At 55 years old, Bireli proposes a second solo album. « To Bi or not to BI » was released on Dreyfus Label in 2006 and featured live material. On the 17 tracks from « Solo Suites », with the exception of two or three tracks in re-recording and a song with his daughter Zoe singing, the « boss » found himself in total freedom. In an interview given to French national TV France 2 for the program « Télé-Matin », the guitarist confided that he had entered a studio without any program, only with a few canvas, giving free rein to his amazing improvising talents. The result outstands expectations.

We knew that Bireli Lagrène was familiar of the solo exercise on stage since his beginnings but the corpus here proposed testifies to an impressive sum of work and influences. The maturity of this symbiosis between lyricism and virtuosity strikes from the first minutes of this « Solo Suites » : a dense and generous album that captures as much by the intensity and depth of its subject as by its high mastery of execution. Grooy or techynical pieces will blow your mind as ballads will talk to your soul. Well done M. Lagrène.

Découverte d’un autographe inédit de Django Reinhardt

Django autographe billet

Ce billet de 20 francs (ayant eu cours en France entre …) a été acheté en vente aux enchères à Boston par le propriétaire de https://www.djangoguitars.com/. Voilà une trouvaille plutôt amusante et originale… Elle rejoint le cortège des documents inédits retrouvés récemment et, aussi étonnant que cela puisse paraître, régulièrement !

This 20 francs bank note has been bought in an auction in Boston by the owner of djangoguitars.com. A rather rare and funny find that joins the other recently found and previously unseen documents about Django Reinhardt.