Les nouveaux albums jazz manouche à paraître en 2023

Les amateurs de musique acoustique et de jazz manouche vont être servis en 2023, avec une avalanche de sorties par des artistes majeurs. En gros : cà va être un Noël prolongé et il y a fort à parier que vous trouviez votre bonheur parmi ce panel d’artistes !

Biréli Lagrène

Commençons par Biréli Lagrène qui, après l’excellent Solo suites paru en mai dernier, vient d’enregistrer avec la formation mythique du « Gypsy Trio ». Aux côtés de Diego Imbert et Hono Winterstein, le guitariste ré-interprète avec fraîcheur des compositions de Loulou Gasté. La sortie de Biréli Lagrène plays Loulou Gasté est prévue pour juin 2023. Elle va sans aucun doute susciter l’intérêt d’une grande partie de la communauté et au-délà…

Photo (c) Hono Winterstein

Steven Reinhardt et Angelo Debarre

Une autre équipe de choc, « familiale », menée par le virtuose Angelo Debarre et son neveu Steven Reinhardt, vient également de mettre en boîte un album. Ce projet est à paraître prochainement avec une équipe de haut vol : Benji Winterstein, Alban Chappelle, Thierry Chanteloup et Costel Nitescu. Ce disque a été pensé comme un hommage à Jean Coussantier, grand-père d’Angelo Debarre et artiste émérite.

Romane et Daniel John Martin

L’élégant duo composé de Romane et Daniel John Martin, poursuit sa collaboration avec un nouvel opus intitulé Papillons. L’inoubliable MC des jams des « Petits Joueurs », Daniel John Martin propose une série de compositions originales aux côté de Romane, pionnier du revival jazz manouche des années 90 et mélodiste raffiné qu’on ne présente plus.

Vous en voulez encore ?

Génération Django : Sébastien Giniaux, Romain Vuillemin, Fanou Torracinta, Edouard Pennes…

Aller, comme si tout cela ne suffisait pas, un projet « Django with strings » vient d’être enregistré avec une brochette de talents tout aussi impressionnante. Nous parlons là de Sébastien Giniaux, Fanou Torracinta et Romain Vuillemin aux guitares solos, accompagnés d’Edouard Pennes, Julien Cattiaux et un quatuor à cordes mené par Jules Dussap sur des arrangements d’une grande finesse…

Avec tous ces beaux projets, l’année 2023 s’annonce plutôt pas mal !

Biréli Lagrène

Let’s start with Biréli Lagrène who, after the excellent « Solo suites » released last May, has just recorded with the mythical formation of the « Gypsy Trio ». Alongside Diego Imbert and Hono Winterstein, the guitarist proposes his own rendition of compositions by Loulou Gasté. The release of « Biréli Lagrène plays Loulou Gasté » is scheduled for spring 2023. It will undoubtedly arouse the interest of a large part of the community and beyond.

Steven Reinhardt et Angelo Debarre

Another shock team , a « family » team, led by virtuoso Angelo Debarre and his nephew Steven Reinhardt, has also just recorded an album to be released soon with a high-profile line-up : Benji Winterstein, Alban Chappelle, Thierry Chanteloup and Costel Nitescu. This record has been conceived as a tribute to Jean Coussantier, grandfather of Angelo Debarre and talented artist.

Romane et Daniel John Martin

The elegant Romane and Daniel John Martin duo pursues its collaboration with a new opus called « Papillons » (Butterflies). Daniel John Martin, the unforgettable MC of « Les petits joueurs » jam sessions, brings original compositions to be played alongside Romane, pionneer of the 1990’s gypsy jazz revival and a fine melodist that needs no introduction.

Sébastien Giniaux, Romain Vuillemin, Fanou Torracinta

And as if all that was not enough, a « Django with strings » (final name will soon be revealed) project has just been recorded with a bunch of equally impressive talents: Sébastien Giniaux, Fanou Torracinta and Romain Vuillemin on solo guitars, backed up by Edouard Pennes, Julien Cattiaux, and a string quartet lead by Jules Dussap on fine arrangements…

No doubt that with all these exciting projects, 2023 is going to be rather cool!

« Miri Chterna », le nouvel album de Tchavolo Schmitt.

portrait de Tchavolo Schmitt avec une gapette sur la pochette de son disque Miri Chterna

L’inénarrable Charles « Tchavolo » Schmitt est de retour dans les bacs et sur les plateformes avec un nouvel opus, Miri Chterna.

Fils du vent s’il en est (le mot « bohème » est-il assez fort pour Tchavolo ?), l’alsacien compte une douzaine d’albums à son actif, en son nom ou en collaboration, dont le fameux Miri Familia paru en 2001 chez Djaz. Miri familia, Miri chterna… un petit air de cousinade flotterai-il dans l’air ? Après « Mélancolies d’un soir » avec Samy Daussat en 2014, Tchavolo reste fidèle à sa marque de fabrique : un style sec, incisif, épuré et viril, au swing implacable.

Cet album a été orchestré au pied levé par Edouard Pennes autour d’un concert au Duc des Lombards avec Tchavolo. Tchavolo l’insaisissable est dans les parages ? Pourquoi ne pas faire un beau disque ? Edouard Pennes est heureux membre et producteur du collectif Paris Swing. Il oeuvre également depuis de longues années au sein du RP Quartet. Guitariste redoutable qui n’a rien à envier aux cadors du style, c’est à la contrebasse qu’il accompagne ici Tchavolo. La guitare rythmique est pour sa part tenue par Julien Cattiaux, un « pompiste » de plus en plus sollicité. La section rythmique fournit un accompagnement idéal, engagé et à la précision chirurgicale.

Pour Miri Chterna ( « Mon étoile » en langue Sinti) Tchavolo Schmitt n’a certes pas choisi le répertoire le plus original mais tout simplement celui qui lui ressemble, sa marque de fabrique pour ainsi dire. A regarder la liste des titres, tout bon aficionado du swing manouche sait d’ailleurs immédiatement de qui l’on parle ! « Seul ce soir », « The Sheik of Araby », « Them There Eyes », « Coucou », « J’attendrai »… Bref, vous avez compris.

A l’image de son album culte Miri Familia évoqué plus haut, la prise de son du disque est très directe et naturelle. Elle met en valeur le son des guitares, de la contrebasse, des cordes (un joli quatuor vient planer sur « J’attendrai ») mais aussi de la clarinette de César Poirier (« It Had to Be You », « Them There eyes ») ou du piano de Bastien Brison (« September Song », « Billets doux »).

A vrai dire, on écoute pas Tchavolo pour de l’innovation permanente ou des harmonies sophistiquées, comme on irait goûter de la cuisine moléculaire (Le dernier Bireli Lagrène « Solo suites », par exemple, serait davantage dans cet esprit). Non, mais même si le civet de la grand-mère a toujours le même goût, c’est fou de voir à quel point il demeure savoureux et sans aucun égal. Tchavolo s’écoute un peu comme on écouterait un bluesman authentique : plus que les mots ou les notes, c’est l’esprit (ce swing électrique) qui touche l’auditeur et lui imprime sa marque, même une fois que la musique s’arrête de jouer.

Miri Chterna aura donc sa place dans votre discothèque, a fortiori si vous n’avez encore aucun album de Tchavolo.

Documentaire sur Roger Chaput (Feat. Django Reinhardt)

Visuel des crédits de "Juste avant que j'oublie", Documentaire sur Roger Chaput réalisé par Gilles Réa

Le guitariste de jazz Gilles Rea vient de réaliser un documentaire sur Roger Chaput, guitariste ayant notamment joué dans le Hot Club de France. Visible sur Youtube et richement illustré par de nombreux documents d’époque, ce documentaire est en grande partie basé sur un enregistrement réalisé par Dominique Cravic. Ne vous étonnez donc pas si le visuel du film ci-dessus a des réminiscences d’iconographie primitive et futuriste à la fois (comprenne qui pourra).

Il s’agit donc d’un témoignage sur cassette audio dans lequel Roger Chaput, véritable titi parisien, raconte sa carrière de musicien. Remise en contexte, anecdotes savoureuses, astuces du « métier », évocation de Django Reinhardt… Découvrez-le ici sur Youtube.

Pensez aussi à visiter le site de Gilles Rea (mine d’or pédagogique autour de la guitare jazz proposant de nombreuses transcriptions) et à soutenir ses initiatives en faisant un don.

French jazz guitarist Gilles Rea has just finished a documentary about Roger Chaput, former Quintette of the Hot Club of France member. Available on Youtube, this documentary is illustrated with heaps of documents from the musette and swing era. It is based on an audio recording of Roger Chaput made by another guitarist, Dominique Cravic (leader of the famous Primitifs du futur band).

In this audio cassette recording, Roger Chaput tells about his career as a musician with a delicious parisian accent (french speakers will appreciate). Context, anecdotes, musician tips and tricks, memories of Django Reinhardt… You can watch it on Youtube.

Please also visit Gilles Rea’s website (a jazz guitar material goldmine, with heaps of transcriptions) and to support him by making a donation.

Photos et documents inédits de Django Reinhardt !

DJango Reinhardt et Dizzy Gillespie à Bruxelles, la rose noire en 1953

1. Des découvertes régulières

On ne se lassera jamais et l’on ne cessera de s’étonner que la source de documents inédits (ou exhumés) concernant Django Reinhardt ne soit pas encore tarie. L’artiste est décédé en 1953 et pourtant, régulièrement, des photos continuent à refaire surface pour la plus grande joie des aficionados et des collectionneurs. Hélas, à l’instar de Charlie Parker, les découvertes de nouvelles images filmées restent aussi rares qu’une pluie dans le désert d’Atacama. Bref, les photos, disions-nous… Voici une série d’inédits mis au jour depuis l’été 2020 et janvier 2021.

We will never be bored nor stop being astonished that previously unseen or rare Django Reinhardt documents’ well still didn’t dried up. The arstist died in 1953 and yet, regurlarly, photos keep resurfacing to the greatest delight of fans and collectors. Alas, as for Charlie Parker, finds of new film footage remain as scarce as rain in the Atacama desert. Here is a series of previously unseen documents discovered beetween summer 2020 and january 2021.

2. Photos inédites de Django Reinhardt

Commençons par cette photo vue par Guillaume Lesigne sur Ebay en mars 2021 et qui représente Django Reinhardt, tout sourire devant l’affiche de son concert imminent au cinéma Le Cameo, 32 Boulevard des Italiens dans le neuvième arrondissement de Paris. Le grain de la photo, de mauvaise qualité, pourrait laisser penser à photo d’écran ou à une image tirée d’un film. Quoiqu’il en soit, voici le cliché d’un artiste aux anges et au faîte de sa gloire. En cette période d’occupation, Django Reinhardt était un artiste des plus populaires aux côtés d’Edith Piaf ou de Maurice Chevalier.

Photo du nouveau Quintette du Hot Club de France sur la scène du Cameo, le 22 février 1944. Django Reinhardt joue sur sa guitare Selmer et on reconnaît notamment Emmanuel Soudieux à la basse. Probablement Gérard Levêcque à la clarinette.

Passons maintenant à un contexte beaucoup plus décontracté et familial. Merci à Pierre Vées qui a diffusé sur les réseaux sociaux ce cliché privé de Django aux côtés de la famille de Tchavolo Vées (frère d’Eugène « Ninine » Vées).

Thanks to Pierre Vées who shared on social networks this photo of Django alongside Tchavolo Vées’ family. Tchavolo was Eugène « Ninine » Vées’ brother.

A présent, attardons-nous sur cette photo découverte par le guitariste Jan Brouwer, publiée sur un site consacré au batteur Al Jones. Ce cliché témoigne d’une rencontre qui mériterait d’inventer la machine à remonter le temps. Il a été pris à la rose noire, club de jazz bruxellois, en mars 1953. Ce club se situait Petite rue des bouchers, à deux pas de la grand place. Il accueilli les plus grands jazzmen de passage à la capitale belge : Count Basie, Charlie Parker, Clifford Brown, Roy Eldridge… ainsi que Dizzy Gillespie et Django Reinhardt. On savait (photo à l’appui) que Django avait rejoint Dizzy sur scène pour jouer « Perdido ». La configuration de cette photo est clairement différente de celle du concert de Gillespie.

Les acolytes ont-ils jammé au club après le concert de Dizzy ? Etait-ce dans le cadre d’une programmation à « la rose noire » ? S’étaient-ils revus lorsque Gillespie a joué quelques semaines auparavant, le 9 février, à Paris (Salle Pleyel) ?

Let’s now take the time to look at this picture discovered by guitarist Jan Brouwer on a website dedicated to the drummer Al Jones. This photo is a testimony of an encounter worth the invention of a time machine. It was taken at « la rose noire » (the black rose), Brussels jazz club, in March 1953. This club was located Petite rue des bouchers, close to the main square. It welcomed the greatest jazz musicians that toured the Belgian capital in the 50’s: Count Basie, Charlie Parker, Clifford Brown, Roy Eldridge… as well as Dizzy Gillespie and Django Reinhardt. We knew (photo supported) that Django had joined Dizzy on stage to play « Perdido » during one of the trumpettist’s concert. The configuration of the venue is clearly different to the one of the Gillespie concert. Did they jam in this club after Dizzy’s concert? Was it for a gig? Did Django and Dizzy met when Gillespie played at the Salle Pleyel in Paris a few weeks before on february 9th?

3. Articles et interviews

Remercions à présent Antoine « Gatsby » du site « djangoreinhardtdanslapresse » d’avoir déniché ces documents oubliés depuis leur parution ! Ils ont été publiés par le site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France. N’hésitez pas à aller y jeter un oeil pour puisque les découvertes sont encore possibles !

Voici tout d’abord un article réjouissant, avec photo, paru dans « Compagnons » le 10 septembre 1942 :

Let us now thank Antoine « Gatsby », from the « djangoreinhardtdanslapresse » website, for finding these documents, never seen again since their publication! They were published by Gallica, the Bibliothèque Nationale de France (French national library) website. Don’t hesitate to take a look at it since discoveries are obviously still possible!

First, here is a delightful article, with a photo, published in « Companions » on september 10th, 1942:

Ensuite, un cliché de Django et son premier fils Lousson, s’amusant avec un 3e homme. Lousson joue sur une guitare à 4 cordes. On devine l’emblème des Etats-Unis sur le mur. Paru en 1948.

Now for a picture of Django and his first son Lousson, having fun with a third man. Lousson is playing a four stringed guitar. We can see a part of the United Sates emblem on the wall. First published in 1948.

4. Un document exceptionnel – le programme du premier festival de Jazz au monde, autographié par les légendes du jazz.

Ce programme du festival de jazz de Nice de 1948 (premier festival de jazz au monde !) à de quoi faire rêver… On y reconnaît, entre autres, les signatures de Louis Armstrong, Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, Hugues Panassié, Mezz Mezrow, Baby Dodds, Lucky Thompson…

This 1948 Nice Jazz festival program (first ever jazz festival in the world!) is something to dream of… We can identify, among others, the signatures of Louis Armstrong, Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, Hugues Panassié, Mezz Mezrow, Baby Dodds, Lucky Thompson…

Video « Lady be Good » (live au Charlie)

Joli souvenir d’un passage le 18 janvier à la jam du Charlie sur invitation du talentueux Arsène Charry, en compagnie du bassiste Gabriel Seyer. Vivre à Paris n’est pas toujours facile mais son titre de capitale du jazz manouche n’est pas usurpée avec quasiment une jam par jour de la semaine. Un régal pour les Djangophiles !

Nice memory from a jam at Le Charlie, last january 18th, with young, talentful Arsène Charry on guitar and Gabriel Seyer on bass. Living in Paris is not always easy but it still deserves its title of Gypsy Swing capital city with one jam session per day of the week. A treat for all djangomaniacs!

Les guitares Di Mauro vont renaître.

Cela avait été annoncé par Dorothée Di Mauro en juillet dernier et c’est maintenant confirmé : le luthier François Vendramini va reprendre la production de guitares estampillées Di Mauro. Fondée en 1925, cette maison fait partie des noms incontournables lorsque l’on évoque la guitare manouche.

Dorothée Di Mauro et François Vendramini autour d’un exemplaire du célèbre modèle « Special Chorus ».

What had been anounced by Dorothée Di Mauro last july is now confirmed: french luthier François Vendramini is reviving the production of Di Mauro guitars. Founded in 1925, this house stands among the unavoidable names in any gypsy jazz guitar conversation.

Sorties albums jazz manouche : la sélection

L’avantage d’avoir son propre site, c’est de pouvoir chroniquer en totale liberté et à son rythme ! J’aimerais donc partager avec vous deux beaux albums publiés récemment. J’ai été peu prolixe ces derniers mois sur le site alors je me suis dit qu’un tir groupé ne ferait pas de mal.


Drom Blanchard Quartet avec Paul Guta :« Nostalgie du voyage »

Si vous cherchez un album 100 % jazz manouche au lait cru et viande de poignet bio, arrêtez-vous tout de suite ! Du pur plaisir, sans complexes avec cet album qui brûle de bout en bout d’un feu manouche, gitan, tsigane… L’engagement et la clarté d’exécution y sont brillants. Musique de genre, de répertoire, folklore ? Oui et alors ? Lorsque c’est si bien réalisé, que le swing vous prend et que les harmonies vous chatouillent les oreilles en direct du coeur, a-t-on vraiment besoin de plus ? Voici donc un disque authentique et vrai, à écouter et à offrir à tous ceux désireux de s’initier au jazz manouche.

Pour commander le disque : https://www.dromblanchardtrio.com/contact-c20x9


Christophe Astolfi et son quartet : « Joue les inédits de Pierre »Baro » Ferre« 

Voilà le disque d’un esthète pour qui la musique est une chose sérieuse. On rappellera l’excellence de son album « Christophe Astolfi et son trio jouent des valses » qui devrait faire partie de n’importe quelle discothèque « manouche » digne de ce nom. Avec cet album, Christophe Astolfi met au jour des compositions inédites de Baro Ferré. Oui vous avez bien lu : le créateur de la « valse Be-bop » sûrement la figure la plus originale après Django dans la galaxie musicale gitano-manouche. Avec cet authentique exercice de style, Astolfi a monté ces pièces dans l’esprit du « Swing Valses d’hier et d’aujourd’hui » de Baro Ferré, paru chez Vogue (le label de Charles Delaunay) en 1966. Chacun appréciera ou non la mise en forme quasi à l’identique mais finalement la cohérence l’emporte sur les considérations esthétiques de chacun. C’est par conséquent l’idéal complément du disque de Baro Ferré, nous rappellant combien le guitariste avait un univers extrêmement singulier et original. On appréciera particulièrement la photo de couverture et le travail de graphisme, au point que l’on aurait du mal à imaginer autre chose. C’est très bien vu… et très bien joué, dans tous les sens du terme !

Pour commander le disque : https://christopheastolfi.com/boutique/album-christophe-astolfi-inedits-baro-ferre/

D’où vient le nom du morceau « R26 » ?

Cette photo a été prise chez Robert et Madeleine Perrier à Montmartre, sur l’actuelle place Marcel Aymé. Robert et Madeleine étaient les parents de Jacotte Perrier qui avait chanté et enregistré quelques titres, durant son enfance, avec le Quintette du Hot Club de France. « Ric et Pussy« , « Les salades de l’oncle François« … Un répertoire destiné au jeune public.
. L’appartement était au sixième et dernier étage. Le Quintette venait y répéter de temps en temps. Robert et Madeleine Perrier y donnaient souvent des fêtes. Mode, musique, peinture… une communauté entière d’artistes et de créateurs laissaient libre court à leur fantaisie dans la bonne humeur la plus totale. Stéphane Grappelli aimait s’installer au piano, en duo avec la guitare de Django. Ce dernier, on le sait, parlait très peu mais la rareté de ses mots était semble-t-il compensée par un rire aux éclats irrésistibles et communicatifs. C’est du moins de cette façon que Jacotte nous l’a remémoré.

Ce point de rendez-vous avait donc pour adresse la place Marcel Aymé (où trône une statue du Passe-muraille réalisée par Jean Marais). La rue portait un autre nom à l’époque (rue Norvins) et l’immeuble portait le numéro 26. Chez Robert, au 26. Ainsi fut nommé le morceau « R26 » !

Jacotte Perrier a vécu là toute sa vie. Durant les beaux jours, elle laissait les fenêtres ouvertes et un moineau du quartier lui rendait souvent visite. Sa coupelle de graines l’attendait dans le salon. J’ai eu la chance de la rencontrer avec Didier Portal et Alain Antonietto. Elle chérissait cet appartement, encore rempli d’oeuvres des grands artistes de Montmartre. Gen Paul était leur voisin tout comme Maurice Utrillo et tant d’autres… Chaque année, des étudiants étrangers résidaient chez Jacotte Perrier qui avait à coeur de les initier à la culture française.
Après l’avoir interviewée et discuté avec elle, nous lui avions fait visionner le court-métrage « Jazz Hot » qu’elle n’avait jamais vu. Elle fut très émue et à la fin se tourna vers nous, les larmes aux yeux en confiant : « Vous m’avez rendu mes copains »…

Django par Gen Paul, voisin des Perrier à Montmartre.

The tune « R26 » was composed as a tribute to Robert Perrier. The photo shown above has been taken at Robert and Madeleine Perrier’s appartment (they were the parents of Jacotte, who sang as a teenager with the QHCF) in Montmartre, on the actual place Marcel Aymé.

This appartment was at the 6th floor, overlooking Paris from its very top. Robert et Madeleine used to give parties there, inviting many of their artist friends and accointances from the Paris scene: musicians, fashion designers, painters, poets. All of them could give their creativity and imagination free rein. Stéphane Grappelli loved to sit at the piano and play as a duo with Django’s guitar. The latter, as we know, was a man of few words but his lack of speech was compensated by contagious and irresistible laughters. Well that is how Jacotte remembered it with us.

So the adress of this meeting point was the place Marcel Aymé. Aymé was a french author whose most famous work was a book called the « Passe-muraille » (the « walk- through walls » man). Jean Marais (famous and handsome actor who were a long time the lover of french artist Jean Cocteau) made a sculpture of the « Passe-muraille » which is still present on this place but back in the days, the street was named rue Norvins. There you have it: the building was on the 26 rue Norvins. At Robert’s, 26 rue Norvins. That’s how « R26 » was named!

R26 Happy new year Django
The R-26 society New Year wishing card.

Jacotte lived there her whole life. During spring and summer, she used to let the windows opened so that a sparrow from the neighbourhood could visit her. A cup of seeds was waiting in the living-room for this bird. I had the luck to meet Jacotte with director Didier Portal and chief djangologist Alain Antonietto. She cherished this appartment, still filled with masterpieces from Montmartre’s great artists. Gen Paul was her neighbour as well as Utrillo and many others… Every year, foreign students were staying at Jacotte’s who was dedicated to teach them about french culture.

After having interwied and chatted with her, we made her watch the short movie « Jazz Hot » which she had never seen before. It moved her deeply and she then turned to us, her eyes moisted with tears, saying: « You brought me my friends back ».

La première visite guidée à Pigalle et Montmartre sur les pas de Django et Stéphane

Aujourd’hui, ce sont plus de 40 personnes venues d’allemagne qui ont pu participer à la première visité guidée consacrée à Django Reinhardt, Stéphane Grappelli et le QCHF. Au coeur de Pigalle et Montmartre, le tour « Sur les pas de Django et Stéphane » vous fait découvrir (pendant environ deux heures) une sélection de lieux qui ont fait l’histoire de ces deux génies du jazz français. Où venaient-ils chercher leurs premiers engagements ? Où répétaient-ils? Où habitait Stéphane Grappelli ? Où Django venait-il s’approvisionner en guitares ? Où résidait-il ? Que signifie « R26 »? Qui pouvait-on croiser à « La roulotte » en 1944?

Cette visite vous donnera les réponses, en parcourant deux des plus iconiques quartiers de Paris. Je vous tiendrai informé des prochaines dates, ne pouvant proposer ce tour que très ponctuellement.

 

Today, it is more than 40 people from Germany who were able to participate in the first guided tour dedicated to Django Reinhardt, Stéphane Grappelli and the QCHF. At the heart of Pigalle and Montmartre, the tour  » Following the steps of Django and Stéphane  » makes your discover, in two hours, a selection of places where history of these two geniuses of the French jazz happened. Where did they come to find gigs? Where did they rehearse? Where did Stéphane Grappelli used to live? Where was Django’s guitars supplier? Where did he live? What does « R26 » means? Who could you stumble upon at « La Roulotte » in 1944?

This visit will give you the answers, while  walking two of the most iconic districts of Paris. I will keep you informed about the next dates for this tour can only be proposed occasionally.

Reprise d’une des plus anciennes jam manouche de Paris

Je crois ne pas dire de bêtises en disant que c’est la plus ancienne jam manouche parisienne en activité qui va reprendre ce soir !

La Locandiera devenue Oberzinc et maintenant renommée « Les marquises » héberge à nouveau, après une pause de quelques mois, une jam swing manouche acoustique. Cette jam a vu passer à leurs débuts Sébastien Giniaux, Aurélien Trigo, Frangy Delporte, Edouard Pennes, Gildas Lepape, Remi Oswald, Chriss Campion et beaucoup d’autres…

Animée par l’adorable Fred Marques, elle débute tous les mardis à 21h jusque minuit environ !

Allez soutenir Fred, sa sympathie et son ouverture musicale légendaire.

 

I think I’m not mistaken by saying that one of the oldest running gypsy jazz jam session is about to resume its activity tonight.

« La Locandiera », which then became « Oberzing » and now called  « Les marquises » shelters again, after a few months break, an acoustic gypsy jazz jam. This jam saw the beginnings of Sébastien Giniaux, Aurélien Trigo, Frangy Delporte, Edouard Pennes, Gildas Lepape, Remi Oswald, Chriss Campion and many others…

Run for several years by the lovely Fred Marques, it starts each tuesday at 9 pm and ends around midnight.

So please go and support Fred, his cheerfulness and legendary musical openness.

 

LES MARQUISES

145 RUE OBERKAMPF

75011 PARIS